1988...Baladeur à cassette, l'autoradio de la Peugeot 104, le Ghetto-Blaster de la copine...
1988...A l'époque, Internet n'existait pas. "Starfish" de The Church qui arrive en France...
Une des méthodes pour trouver des bons disques consistait à prendre des galettes de vinyls dont les pochettes comportait les éléments suivants: la mention de l'utilisation d'une 12-cordes et un design artistique mélant savamment romantisme et culture underground. C'est de cette façon, que je suis tombé, tout a fait par hasard, sur deux petites merveilles au milieu des bacs de chez ALTERNATIVE (Rue Demolombe à Caen) de Johan Asherton "God's clown" et "Precious".
Johan Asherton naît en 1958. Ses parents sont tous les deux musiciens classiques. Enfant, il apprend le violon, puis le piano. Mais c’est en découvrant Jimi Hendrix en 1970 que va naître sa fascination pour la guitare électrique et la musique pop en générale. Au cours des années 70, il connaît diverses expériences musicales en jouant au sein de quelques groupes de rock. C’est a cette époque qu’il découvre entre autre Marc Bolan & T-Rex, Bob Dylan, Johnny Winter ou encore Rory Gallagher, qui auront une influence majeure sur lui.
Au début des années 80, Johan enregistre un premier single "Harlequin" en 1981, puis forme The Froggies, groupe de rock garage-punk dont il sera le leader (chant et guitare). Suivront deux albums des Froggies « Hour Of The Froggies » en 1984, puis « Get Frogg’d », en 1985. En 1987, il rejoint le groupe Liquid Gang (Blues) avec lequel il enregistre l’album « Showdown ».
Au milieu des années 80, Johan Asherton connaît une période de flottement. C’est là qu’il découvre (ou redécouvre) peu à peu la musique Folk des années 60 et 70, à travers des artistes comme Townes Van Zandt (qu'il rencontrera en 1992 et à qui il dédit la chanson "Ode to Townes"), Bob Dylan, Leonard Cohen, Tim Hardin, David Blue, Donovan, Nikki Sudden, et surtout Nick Drake, artiste au destin tragique, qui hantera Johan pour toujours. Il s’immerge totalement dans cet univers folk ou il puise toute son inspiration. Il abandonne peu à peu la guitare électrique pour s’orienter exclusivement vers la guitare acoustique qui devient son instrument de prédilection.
En 1988, Johan Asherton sort ainsi son premier album solo « God’s Clown », une réussite à tous points de vue, dans une veine résolument folk, sur lequel figure notamment le titre « Phantom ».
Suivront « Precious » (1989) et « The Night Forlorn » (1993), comprenant des titres phares de Johan Asherton comme « Truly Continental Blue », ou « The Smiles Of Yesterday ».
En 1995, il sort « The Moon, Soon », son album le plus épuré, le plus sombre, le plus intimiste, dans lequel il rend hommage à Nick Drake.
Avec « Under The Weather » en 1996, il revient à une instrumentation plus riche et des titres plus rythmés comme « Offender ». En 1998, il sort « Bluesology », proposant des compositions qui lui ont été inspirés par Bert Jansch, Davy Graham, ou encore Wizz Jones. Il ouvre les années 2000 avec « Trystero’s Empire », certainement son album le plus éclectique, avec notamment les titres « High Above The City » ou « Master Of Strokes ».
Enfin, en 2005, arrive l’incontournable « Amber Songs », que beaucoup considèrent comme son meilleur album, et que la critique n’hésitera pas à classer dans les meilleurs disques de Folk toutes époques confondues.
Entre ses propres albums, Johan Asherton à participé à d’autres projets musicaux: hommages à Dominique Laboubée, Nikki Sudden, participation avec la chanteuse Charlotte Greig à l'anthologie de folk Anglais "John Barleycorn Reborn"; apparitions sur les albums de Stéphane Dambry, Hervé Grall, et de Ginger Ale. Il consacre aussi une partie de son temps à l’écriture de recueils de poèmes. Il est également l’auteur d’une biographie de Marc Bolan & T.Rex, dont il a sorti un album de reprises, "Cosmic Dancer: A Tribute To Marc Bolan", en Septembre 2007.
Johan Asherton lors de la cérémonie du souvenir pour Marc Bolan le 16 septembre 2007 au Golders Green Crematorium
Un nouvel album est en préparation, prévu pour fin 2008.
Johan Asherton puise son inspiration dans différents domaines artistiques. Il y a d’abord la littérature et la poésie romantique, à travers des auteurs comme Maupassant, Théophile Gauthier, Thomas Hardy, Anne Radcliffe ou Elizabeth Siddall. Il s’intéresse également beaucoup aux peintres du mouvement Pré-Raphaelite, ou encore au cinéma à travers des réalisateurs comme Werner Herzog, Luchino Visconti ou Mike Leigh. En mêlant toutes ces influences, Johan Asherton s’est créé un univers musical qui lui est propre, une sorte de folk romantique, sombre, peuplé de mythes et de légendes, où solitude, sensibilité et sérénité sont les maîtres mots.
Extrait du concert du 12/01/2007 à Danertal - Théatre du Robec