THE HAPPY HUNTING GROUNDS

Le blog d'un certain Loran Vesk,perdu entre le XXème et le XXIème siècle et de son univers musical. Un domaine insolite qui a la particuliarité d'être à la fois étrange et accessible. Un lieu paisible et luxuriant d'où s'échappent des mélodies sensibles venues d'ailleurs et fleurant bon le psychédélisme.

Mais qui est cette créature fabuleuse qui hante ces lieux?

Né, il y plus d'une quarantaine de révolutions solaires, je suis un mammifère terrestre (de 90kg pour 1,97m) doté de la capacité de raisonnement et des fonctions psychiques confuses que l'on nomme communément "âme" ; dressé sur mes deux membres inférieurs qui constituent la base de mon corps en proportion environ de la moitié, prolongés en haut par le tronc, le cou puis la tête; disposant de deux membres supérieurs se terminant chacun par une main, ce qui me permet de saisir, caresser, manipuler, taper sur un clavier, jouer de la guitare etc..; disposant d'organes sexuels mâles (qui sont à l'origine de légendes bavaroises); à la couleur de peau empruntant les échelles du beige ou du rosé, pouvant être recouvert de poils par endroits, de forme allant du frisé au lisse et dont la couleur est de teinte marron claire voire blanche par endroit; aux yeux aux teintes relevant du bleu, du vert et du noisette.

Depuis 2005, le nombre de promeneurs s'élévent à:

pour nous délivrer la bonne parole de Marty Wilson-Piper.

J'aime beaucoup cette association de mots...qui a pour moi une véritable connotation psychédélique. En effet, ceci est associé avec les effets spéciaux employés dans certains films des 70's et des 80's (du style cloud chamber ou cloud tank, une sorte d'aquarium rempli d'eau que l'on filme sur un fond neutre et dans lequel on verse différents produits, comme du lait, de la peinture  pour créer des formes nuageuses et autres effets atmosphériques) pour évoquer l'immersion dans des univers lysergiques, oniriques voire même des incursions dans des contrées proches de la folie...
Explosions in the sky est aussi le nom d'un groupe de post rock américain instrumental d'excellente facture...Jamais ennuyeux, l'étrange poésie un peu triste des titres des morceaux et le niveau des musiciens pallient efficacement à l'absence de chant. Beauté éthérée et puissance  se dégagent des compos organisées autour d'une formation rock standard (deux guitares, une basse et une batterie)...Ici, pas de synthés, de loops et de sampling. Seulement les pédales d'effets utilisées avec justesse et bon gout (j'ai rarement entendu une utilisation de la distorsion et du lo-fi aussi mélodique que cela), vraisemblablement peu de post production en studio. Le  mastering  est réduit à sa plus simple expression faisant ressortir ainsi le coté organique de la musique (on entend les doigts sur les cordes vibrer lors des hammers, harmoniques et autres guili-guilis guitaristes, les sticks frapper la peau de la caisse claire...). L'ambient rock exite...Si je devais les comparer à quelque chose d'existant, je dirais qu'ils se situent à la croisée des chemins de The Cure (époque "carnage visors"-face B de la version cassette audio de l'album Faith de 1981), de Sigur Ros, et de Brian Eno...en beaucoup plus chaleureux!!!


A écouter d'urgence!!!!


2000 (reissued in 2005) - How Strange, Innocence
 

1. A Song for Our Fathers

2. Snow and Lights
3. Magic Hours
4. Look into the Air
5. Glittering Blackness
6. Time Stops
7. Remember Me as a Time of Day


2001 - Those Who Tell the Truth Shall Die, Those Who Tell the Truth Shall Live Forever

Ce titre vient d’un documentaire dont les membres du groupe ont entendu parler. Cependant aucune trace de ce documentaire n’a jamais été trouvée. Le titre signifiant une certaine dualité que peut rencontrer chaque être humain durant sa vie. Cette vie qui peut être parfois “misérable et horrible” mais aussi “belle et magnifique et remplie de joies”. Ils trouvent l’enregistrement de leur second album très comique puisqu’ils se sont retrouvés dans une maison sans chauffage au milieu de nulle part. Avec la parution de ce second album, le groupe obtient l’attention des médias car l’album contient l’image d’un avion avec comme légende: ”cet avion s’écrasera demain”. De nombreuses sources prétendent que l’album est sorti le 4 septembre 2001, une semaine avant le 11 septembre 2001, mais une interview pour Skyscraper Magazine à l’été 2004 révèle que l’album est sorti réellement en août 2001. Les membres du groupe expliquent d’ailleurs qu’ils avaient eu l’idée plus d’un an avant l’attentat du World Trade Center.




1. Greet Death
2. Yasmin the Light
3. The Moon Is Down
4. Have You Passed Through This Night?
5. A Poor Man's Memory
6. With Tired Eyes, Tired Minds, Tired Souls, We Slept


2003 - The Earth Is Not a Cold Dead Place


1. First Breath After Coma
2. The Only Moment We Were Alone

3. Six Days at the Bottom of the Ocean
4. Memorial
5. Your Hand in Mine


2004 - Friday Night Lights Soundtrack


1. From West Texas
2. Your Hand In Mine (With Strings)
3. Our Last Days As Children
4. An Ugly Fact of Life
5. Home
6. Sonho Dourado (by Daniel Lanois)
7. To West Texas
8. Your Hand In Mine (Goodbye)
9. Inside It All Feels The Same
10. Do You Ever Feel Cursed
11. Lonely Train
12. Seagull (by Bad Company)
13. The Sky Above, The Field Below (by Justin Stanley)
14. Slow Dance

2005 - The Rescue EP (Travels in Constants Vol. 21)


1. Day One
2. Day Two
3. Day Three
4. Day Four
5. Day Five
6. Day Six
7. Day Seven
8. Day Eight

2007 - All of a Sudden I Miss Everyone (Limited Edition)
 
Disc 1
1. The Birth and Death of the Day
2. Welcome, Ghosts
3. It's Natural to Be Afraid
4. What Do You Go Home To?
5. Catastrophe and the Cure
6. So Long, Lonesome

Disc 2
1. The Birth and Death of the Day (Jesu Mix)
2. Welcome, Ghosts (Adem Mix)
3. It's Natural to Be Afraid (The Paper Chase Mix)
4. What Do You Go Home To? (Mountains Mix)
5. Catastrophe and the Cure (Four Tet Mix)
6. So Long, Lonesome (Eluvium Mix)

Je vais me permettre une petite digression littéraire...Par le plus grand des hasards, la musique des explosions in the sky m'a servi de bande originale de l'excellent livre de Cormac McCarthy: la route. Il était étonnant de voir comment les deux choses pour moi se synchroniser...Les fragiles mélodies allant de pair avec le rare degré d'émotion atteint pour moi dans un livre...Soupir...
Dans ce livre, l'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. On ne sait rien des causes de ce cataclysme. Un père et son jeune fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Il ne reste des hommes que les cadavres ou des silhouettes implorantes proches de leur dernier souffle. Le père et le fils ont peur, mais marchent vers la mer.
Ce roman est à la fois parabole sur le sens de la vie, conte funèbre, réflexion sur la paternité et la transmission et roman initiatique. La simplicité de l'histoire et un certain nombre de partis pris (absence de nom et de prénom, de repère temporel, opposition entre le père témoin d'un monde qui n'existe plus/le petit qui n'a jamais vu ce monde...) donnent toute sa force symbolique au roman, autorisant de nombreuses interprétations. La construction sans chapitre faite de succession de courts paragraphes est captivante. Le style dépouillé, âpre, colle parfaitement au sujet du livre tout comme la routine dans l'action (chercher a manger, dormir au sec et avancer vers le sud constituant la plupart des actions des héros). Mais si le style est sec, l'émotion n'est jamais absente, la relation entre ce père mourant témoin d'un monde disparu et ce fils porteur d'avenir dans un monde détruit est toujours bouleversante, poignante. Et malgré l'économie de moyens, l'amour de ce père pour son fils transparait à chaque page...Merveilleux!!!(si je puis me permettre, bien sur!!!)


Mis à part quelques morceaux tombés dans le patrimoine mondial (Amicalement votre - the Persuaders - de John Barry, Mission impossible et son fameux thème  crée par Lalo Schifrin, Les Envahisseurs - The Invaders -  avec Dominic Frontière etc...) la musique dans les œuvres télévisuelles ont été pendant de longues années les parents pauvres...Bien souvent, elle ne fait pas partie de l'élaboration du film et est commandée sur une fin de budget, le compositeur devant s'arranger avec le film déjà monté, limitant ainsi une véritable parentalité avec le projet initial.

Dans le milieu des années 80 et dans les séries américaines, on vit apparaitre l'utilisation de morceaux musicaux déjà existants. La première, autant que je me souvienne à utiliser ce procédé, fut Miami Vice avec l'emploi quasi systématique  d'une chanson pop voire rock à tendance lacrymale et/ou à forte interraction avec l'épiderme humain pendant la scène dramatique ou romantique de l'épisode...Outre le coté émotionnel, cet artifice contribua aussi beaucoup au succès de la série en replaçant le cadre dans une réalité et une temporalité connue d'un grand nombre.



Plus récemment, Cold Case et les morceaux choisis pour la bande son procède de la même mécanique. Cette série nous narre les aventures de Lilly Rush, inspectrice de la Police criminelle de Philadelphie, chargée de rouvrir d’anciens dossiers classés sans suite sur des meurtres jamais élucidés. Les chansons choisies entretiennent le ton nostalgique de la série. Le principe est typique de la série : une chanson plutôt rythmée et entraînante de l'époque où a eu lieu le meurtre au début de l'épisode pour appuyer les images de gens vivant généralement leur vie de tous les jours, chanson interrompue peu après quand est soudainement montré le cadavre de la victime. Et, tout à la fin de l'épisode, une chanson triste de la même époque (généralement la seule à être diffusée en entier) pour renforcer l'impression de tristesse et de nostalgie apportée par les flashbacks montrant les protagonistes « à l'époque » et aujourd'hui.

A noter que certains épisodes ont utilisé les titres d'un seul artiste comme Bruce Springsteen, Bob Dylan, Johnny Cash ou encore U2 ou Nirvana, de ce fait les droits de diffusion de ces musiques sont tellement importants qu'ils empêcheraient toute sortie du feuilleton sur support DVD. Les créateurs de la série refusent même d'envisager une sortie DVD selon le principe utilisé pour la sortie en DVD de la série Deux flics à Miami c'est-à-dire enlever les différentes chansons utilisées dans les épisodes pour les remplacer par des réorchestrations ou par rien du tout, afin de ne pas payer de droits, en effet la musique et les chansons, déjà très importantes dans Deux flics à Miami, le sont encore plus dans Cold Case.


Le principe de la chanson ou du morceau mélancolique à la fin de chaque épisode est repris dans le turculent Dr House qui met en scène un brillant diagnosticien, passionné par les énigmes médicales, mais qui se trouve être un personnage arrogant, cynique, anticonformiste et asocial. Pour compléter le portrait,  le docteur House s'habille n'importe comment, est mal rasé, marche avec une canne et abuse de Vicodin, un analgésique opiacé à base de paracétamol et d'hydrocodone, pour soulager sa douleur (autrement dit, il est totalement accro!!!). Les morceaux employés dans cette série (et dont on peut retrouver la liste ici) sont généralement dépouillés et à tendance néo-country et néo folk renforçant ainsi le coté profondément humain du personnage central.
Une version instrumentale de la chanson Teardrop, du groupe Massive Attack, sert de générique d’ouverture et de fin. La version originale est chantée par Elizabeth Fraser, ex-Cocteau Twins.et se trouve sur l'excellent album Mezzanine (mot de passe: chemicalbeats.blogspot.com) sorti en 1998




En cherchant, je suis tombé sur cette fabuleuse version acoustique de ce titre...Tout bonnement incroyable!!!!

En raison des droits d’auteur, cette chanson n’est pas utilisée pour les versions distribuées en France, au Royaume-Uni, Allemagne, Suisse (partie germanophone), Belgique, Australie, Portugal, Espagne, Italie, Irlande, Israël, Canada (pour la version en français), Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Hongrie, Grèce, Turquie et Amérique latine. À la place, un morceau instrumental créé pour la série, intitulé House end credits et composé par Scott Donaldson et Richard Nolan, remplace le générique original. Ce dernier est légèrement modifié à partir de la deuxième saison.


Dans la série anglaise Life on mars, la musique joue un rôle prépondérant...Déjà, elle est à l'origine du nom même de la série puisqu'il s'agit du titre de la chanson de David Bowie qui est écoutée par  le personnage principal lorsqu'il retrouve propulsé en 1973.Une petite révision s'impose!

Par son omniprésence et la pertinence des morceaux choisis, la musique peut être considéré comme un véritable élément du décor,contribuant véritablement à l'immersion dans ce voyage temporel au sein des 70's anglaises. De plus,  la musique est aussi très présente dans les dialogues. Ce trait est beaucoup moins visible dans la version française...Citons, par exemple la phrase culte d'un des héros principaux : "Trust the Gene Genie!"  qui fait référence à la chanson The Jean Genie de David Bowie.

Il existe un fichier torrent qui regroupe une bonne partie des titres utilisés dans la première saison de cette excellente série.


Roxy Music — "Street Life"
Paul McCartney and Wings — "Live and Let Die"
Electric Light Orchestra — "10538 Overture"
John Kongos — "Tokoloshe Man"
Atomic Rooster — "Devil's Answer"
T.Rex — "Rock On"
Free — "Little Bit of Love"
Lee "Scratch" Perry and The Upsetters — "Jungle Lion"
Brief Interlude Dialogue — "Armed Bastards!"
Sweet — "Blockbuster!"
Faces — "Cindy Incidentally"
Ananda Shankar — "Snow Flower"
Slade — "Coz I Luv You"
Mott the Hoople — "One of the Boys"
Lindisfarne — "Meet Me on the Corner"
Frankie Miller — "I Can't Change It"
Thin Lizzy — "Whiskey in the Jar"
Audience — "I Had a Dream"
Uriah Heep — "Traveller in Time"
Nina Simone — "I Wish I Knew How It Would Feel to Be Free"

A noter qu'un spin-off (que je n'ai pas encore vu), Ashes to Ashes, en référence au nom d'une autre chanson de David Bowie, poursuit la série dans les années 1980.

Cette utilisation de la musique pop et rock, comme marqueur historique et comme véritablement élément primordial constitutif du décor, n'est pas vraiment une nouveauté. Au début des 90's, l'enfer du devoir avait expérimenté la chose. La preuve en image avec le générique  avec Paint it black des Rolling stones:

S'il s'agit de l'histoire de la compagnie Bravo, un peloton de jeunes G.I's, pendant la guerre du Viêt-Nam à la fin des 60's, cette série ne montre pas que les aspects atroces de la guerre mais dépeint aussi les problèmes humains que rencontrent, au quotidien, ces jeunes soldats. L'utilisation d'une bande son absolument typique des 60-70's renforce à mon sens le coté sociologique de la série...Vous pouvez trouver la totalité des morceaux dans les liens suivants:
Avec True blood, qui nous décrit une coexistence entre vampires et humains au cœur d'une petite ville de Louisiane, la musique prend une dimension géographique voire sociétale. En effet, le soundtrack, un formidable panel de musiques sudistes actuelles et passées (allant du Nashville sound, au vrai Rythm and Blues, en passant par de la Soul, du Blues, du Zydeco ... ), nous plonge avec délice dans la Louisiane profonde avec son lot de ruralité, de sensualité et de sexualité. Aspect amplifié, entre autre, par le fait que toutes les scènes d'émotion se déroulent sur fond de valses au fiddle old time ou  de cajun très dépouillé. De plus, tous les épisodes de la série ont été nommés en fonction d’une chanson que l’on peut entendre dans l’épisode même.

Il existe un fichier torrent de la bande originale de la première saison, ici.



1. Bad Things – Jace Everett (le générique!!!)
2. Bleed 2 Feed – C.C. Adcock, , Lafayette Marquis
3. Lake Charles – Lucinda Williams
4. Give It Up – Lee Dorsey
5. Swampblood – The Legendary Shack Shakers
6. Play with Fire – Cobra Verde
7. Just Like Heaven – The Watson Twins
8. Christine’s Tune [Aka DeVil in Disguise] – The Flying Burrito Brothers
9. Two – Ryan Adams
10. Strange Love – Slim Harpo
11. From a Whisper to a Scream – Allen Toussaint
12. I Don’t Wanna Know – Dr. John,
13. Golden State – John Doe, Kathleen Edwards
14. Bones – Little Big Town



Nous allons entrer maintenant dans la substantifique moelle de cette modeste étude avec la série qui m'a donné envie de faire ce petit billet...Il s'agit de Life, une série policière américaine apparue sur les écrans, fin 2007. Celle-ci met en scène un inspecteur de police, condamné à 12 ans de prison pour un crime qu'il n'a pas commis. Réaffecté à son poste (avec un dédommagement de plus de 50 millions de dollars) et totalement déboussolé par les nouvelles technologies apparues depuis son emprisonnement, il revient complètement marqué par cette expérience. En effet, pour pouvoir survivre à l'enfer de la prison, le personnage s'est réfugié dans la philosophie bouddhiste et autres pratiques zen... Comme vous pouvez aisément le deviner, l'ambiance de la série est totalement décalée. Cet aspect est illustré par un accompagnement musical de très grande qualité résolument "indie", c'est à dire en empruntant des morceaux produits en dehors des circuits commerciaux traditionnels et/ou appartenant à un courant underground ou avant-gardiste. On oscille electronica, ambient, post-rock et néo-folk à tendance urbaine...Dans l'épisode "La traversée du désert" (Evil... and His Brother Ziggy), un véritable coup de foudre musical avec The earlies avec Morning Wonder... Un petit joyau de "rural krautrock saupoudré de summer of love"...
L'histoire débute en 96 lorsque Gilles T. Hatton, musicien britannique ayant sévi à ses débuts sous le nom d'Atomic Clock, renverse accidentellement de la bière sur une table de mixage dans un studio mancunien et doit son salut à l'un des employés, l'américain John Mark Lapham. Ce dernier compose de son côté de l'ambient sous le pseudo d'Autio et sur le même petit label Beatnick Records. Les deux hommes sympathisent et finissent par monter The Earlies avec le pianiste de formation classique Christian Madden. Deux ans plus tard, J.M. Lapham, qui s'est depuis installé au Texas, rencontre le chanteur Brandon Carr et lui propose alors de poser sa voix sur les maquettes du groupe.
De 2002 à 2003, le quatuor publie ses premiers morceaux en autoproduction, à travers quelques singles (Song For #3, 25 Easy Pieces, The First Sound Of The Earlies) et un quatre titres, très sobrement intitulé EP4. L'année d'après, les Earlies sortent le single "The Devil's Country" et s'attellent à l'enregistrement de leur premier album These Were The Earlies. Le contenu de l'opus provient essentiellement de leurs livraisons précédentes, à ceci près que les chansons ont bénéficié pour le coup d'un bon lifting grâce au matériel auquel le groupe a pu avoir accès en studio. Le disque paraît tout d'abord en Grande-Bretagne sur l'écurie 679 recordings. Fidèles aux influences de ses membres, les chansons du groupe sonnent comme un mélange de prog et de rock psychédélique avec une touche de Beach Boys, de folk et d'electronica.

Ici et ici

  1. "In the Beginning..."
  2. "One of Us Is Dead"
  3. "Wayward Song"
  4. "Slow Man's Dream"
  5. "25 Easy Pieces"
  6. "Morning Wonder"
  7. "The Devil's Country"
  8. "Song for #3"
  9. "Lows"
  10. "Bring It Back Again"
  11. "Dead Birds"

Les quatre comparses trouvent dans la tournée qu'ils organisent pour promouvoir le disque l'occasion de se voir tous ensemble pour la première fois. Et comme dit le dicton, plus on est de fous et plus ça fonctionne. La formation accueille donc pour le live de nouveaux instruments : synthés, violoncelle, saxophone, trompette, flûtes, tuba...
En 2005, l'album trouve un second souffle en sortant aux Etats-Unis sur le label indé Secretly Canadian et la major EMI pour l'Europe. A la même époque, le groupe participe à la compil hommage Dream Brother: The Songs of Tim and Jeff Buckley sur laquelle ils reprennent une chanson du padre intitulée "I Must Have Been Blind" et tirée de son quatrième album Blue Afternoon. Les Earlies reviennent dans les bacs à l'hiver 2007 avec leur deuxième opus The Enemy Chorus.

1. No Love In Your Heart
2. Burn The Liars
3. Enemy Chorus
4. The Ground We Walk On
5. Bad Is As Bad Does
6. Gone For The Most Part
7. Foundation And Earth
8. Little Trooper
9. Broken Chain
10. When The Wind Blows
11. Breaking Point

Influencés par le krautrock (Can, Faust ou Neu!), ils s'écartent un peu plus encore des chemins balisés de la pop tout en renforçant les orchestrations fastueuses et les harmonies vocales qui ont fait le succès du premier album.


 Au début des années 90, le niveau des séries télévisées s'est considérablement amélioré: les intrigues et les personnages gagnent en profondeur, la réalisation lorgne de plus en plus du coté du cinéma et la musique est confiée à des compositeurs de talent qui tendent à s'éloigner de la musique classique traditionnelle pour des paysages sonores plus  actuels.
Twin Peaks de David Lynch avec sa bande son mystérieuse en est peut être le premier exemple.




1. Twin Peaks Theme (4.45)
2. Laura Palmer's Theme (5.08)
3. Audrey's Dance (5.15)
4. The Nightingale (4.54)
5. Freshly Squeezed (3.48)
6. The Bookhouse Boys (3.24)
7. Into the Night (4.42)
8. Night Life in Twin Peaks (3.23)
9. Dance of the Dream Man (3.39)
10. Love Theme from Twin Peaks (4.34)
11. Falling (5.18)



Angelo Badalamenti nous plonge dans un univers étrange teinté de mélodies jazzy un peu surannées (qui symbolisent à la perfection cette petite ville qui semble restée dans les années 50), de dissonances comme on en entend dans la musique contemporaine (le mal étrange, diffus, qui vient déranger cette bourgade en apparence bien tranquille) et d'ambiances oniriques (le vibraphone omniprésent représente le monde du rêve, "l'entre-deux"...qui occupe une place centrale dans l'œuvre de Lynch)
 
A noter la présence de Julee Cruise,  l'égérie de Lynch et de Badalamentidans cette aventure hors du commun. Personne n'a oublié Falling et l'interprétation surnaturelle de Cruise. Pour les retardataires  (une vidéo rare -mais de médiocre qualité- en concert à New York)

Les deux compères sont respectivement le parolier et le compositeur de son excellent et onirique premier album Floating (1990) qui reste très proche de la B.O de Twin Peaks.

1 – Floating
2 – Falling
3 – I Remember
4 – Rockin Back Inside My Heart
5 – Mysteries Of Love
6 – Into The Night
7 – I Float Alone
8 – The Nightingale
9 – The Swan
10 – The World Spin
Peu à peu, Julee Cruise est devenue espèce de mythe semi-underground qu'il est toujours bon d'évoquer avec émotion. Mais on ne la relie qu'à un contexte, à un son particulier, comme si ça n'avait qu'un rêve évaporé. Pourtant elle existe toujours, encore une fois en invitée. Elle continue à poser sa voix sur des projets plus ou moins obscurs comme par exemple:

Time of Orchids - Sarcast While (2005)

01. Advent
02. It Gone
03. Ours, Engendered
04. Harness Well-Wishers
05. Man to Hide
06. Sinecure
07. High Enthusiast
08. Depending View
09. Swarm of Hope
10. Earned Over
11. Unpleasantries
12. Furtherance
13. Everyone Is Suspended
14. All We Ever Wish
15. Whim
 Signé sur Tzadik, le label de John Zorn, on doit déjà se dire que ce n'est pas un disque aisé. Effectivement, c'est le pure musique d'avant-garde, bien déviante, mais quelle originalité ! Ils sont à mi-chemin entre grosso modo la dream pop Cruise-Badalementi-Lynch et la musique expérimentale ou /et conceptuelle!

Pluramon - Monstrous Surplus (2007)

01-Turn In
02-Border
03-If Time Was On My Side
04-Drowning In You
05-Snow Blow
06-Fresh Aufhebung
07-K-Land
08-Can't Disappear
09-If The Kids Are United
10-Fishing
11-So ?
Là, pas de problème, on tient à l'aise un des cinq albums shoegaze de la décennie. Pluramon, c'est le projet de Marcus Schmikler, qui, comme vous vous en doutez, est allemand. The Monstrous est vraiment le meilleur disque de Pluramon, le plus accessible et en plus pas le moins intéressant!


Signalons l'excellent travail de Mark Snow sur X-files ...
...dont la musique du générique remixée par DJ Dado.(un obscur DJ et producteur italien de musique Trance.) fut un des emblèmes d'un éphémère mouvement musical au milieu des 90's: la Dream, inventée par Robert Miles pour "calmer" les esprits sur la piste de danse en fin de soirée, afin de revenir en douceur à la réalité et dont la particularité est d'utiliser en premier plan une mélodie de synthétiseur avec un son de piano.


Pour boucler ce modeste tour d'horizon, retournons à Miami avec le jubilatoire Dexter. Expert en analyse de traces de sang dans la police le jour, tueur en série la nuit, Dexter Morgan n'est pas exactement un citoyen américain comme les autres. Il porte, en effet, un lourd secret. Traumatisé dans sa plus tendre enfance puis recueilli par un officier de police de Miami, il se dit incapable de ressentir la moindre émotion. Incapable... si ce n'est lorsqu'il satisfait les pulsions meurtrières que son père adoptif lui a appris à canaliser : de fait, Dexter ne tue que les autres tueurs qui sont parvenus à échapper au système judiciaire, afin de protéger les innocents. Dexter se pose donc comme un véritable justicier de l'ombre, et bien que sa soif de tuer lui pèse, il parvient à mener une existence relativement normale et à sauver les apparences auprès de ses collègues, amis et petite amie...Tout de suite, le générique (composé par Rolfe Kent) qui "rend hommage" à American Psycho... (une œuvre soit-disant majeure relatant la vie quotidienne d'un serial-killer/golden boy à la fin des années 80) par sa vision froide et clinique des choses de la vie et le clin d'œil à la scène d'ouverture du film, jouant avec le thème de la couleur rouge, propre au sang, véritable s'agissant du générique de Dexter, de la simple pulpe de fruit dans American Psycho.

La musique colle véritablement à la série avec une prédominance de musique latino-cubaine qui, en plus de jouer un rôle de localisation géographique, symbolise à la fois l'apparente gaité, la superficialité et le "versant normal" de la réalité que le personnage principal s'efforce d'atteindre! Le coté obscur  du personnage quant à lui, est  représenté par de petites ritournelles froides, lancinantes et monstrueusement entêtantes...composées pour la plupart  par Daniel Licht. Ce dernier s'éloigne de la musique d'accompagnement classique par une utilisation d'instruments comme des guitares électriques, des guitares acoustiques, des basses électriques, un piano, des flûtes ethniques, des instruments à percussion, un xylophone, des instruments traditionnels indonésiens et des gongs. A écouter d'urgence!!!



1. Dexter (Main Title) - Kent, Rolfe
2. Tonight’s the Night
3. Conoci la Paz - More, Beny
4. Uruapan Breaks - Kinky [1]
5. Flores Para Ti - Kullmann, Phil
6. Blood 
7. Con Mi Guaguanco - Armando, Ray
8. Perfidia - Dominguez, Alberto
9. Born Free - Barry, John
10. Dexter (Main Title) - Kent, Rolfe
11. Escalation
12. Shipyard
13. Deborah Loves Rudy/The House
14. I Can’t Kill
15. Voodoo Jailtime
16. New Legs
17. Photo Albums
18. Courting the Night
19. Hide Your Tears
20. Wink
21. Astor’s Birthday Party
22. Epilogue/Bloodroom


On va peut être arrêter là...Il existe encore beaucoup de séries qui utilisent des morceaux de musiques existants...Arrêtez de considérer, comme disait Igor Stravinski, la musique comme une sorte de papier peint. Voyez plutôt comme une composante à part entière et là...des merveilles insoupçonnées s'épanouiront entre vos deux orifices auditifs


Ce n'est un secret pour personne...Je voue un véritable culte à la guitare 12 cordes...Réminiscence de clavecins, de cloches, du Swinging London avec les Beatles, du Summer of Love avec les Byrds...Si ma préférence va plutôt vers les électro-acoustiques...Je ne cracherai pas sur la "Vox Mark XII 12 strings tear drop" qui symbolise à la perfection les éléments cités plus hauts...


Il y a 22 ans, j'aurais vendu père et mère ou donner plusieurs années de mon humble existence terrestre pour avoir accès à ce document...Au détour d'une flânerie virtuelle, je tombe dessus!!! Je le place donc dans le sanctuaire que sont les Happy Hunting Grounds....pour ne pas qu'il tombe une fois encore dans l'oubli.



Steve Kilbey parle dans cet article, publié dans un numéro RAM Magazine de 1987, de Earthed, son premier album solo!

Merci à Prehistoricsounds!

Bien que je sois un anglophile inconditionnel, je n'ai jamais trop aimé les groupes anglais des 90's...Cette tranche d'espace-temps de la musique de la perfide Albion ne m'a pas vraiment intéressée...sans vraiment savoir pourquoi...trop arty, trop pop...Je ne sais pas...Je dois tout de même confesser qu'à cette  période, certaines choses ont bougé à l'extrême périphérie de mon champs de vision et ont attiré mon attention discrète par d'autres univers de nouveau vers le berceau de la musique de bon gout...Citons en vrac, Oasis (pour leur sens de la mélodie et leur coté bad boys), the Verve (pour leurs ballades et le fameux Bittersweet Symphony, paru sur Urban Hymns en 1997, qui est basé, rappelons le, sur un extrait d’une version symphonique du titre The Last Time des Rolling Stones), Massive Attack ( pour avoir enfanter le mouvement trip hop et leurs ambiances techno-occultes), Portishead (pour leur joie de vivre...non je déconne!!! Pour avoir su traduire, à la perfection sur un plan musical, les atmosphères brumeuses et mélancoliques du Somerset).
Cependant, je ne peux pas nier l'existence d'un monolithe de taille dans cette étendue quasi-désertique que constitue le paysage sonore des 90's anglaises...Ce mégalithe se trouve être Radiohead....Je dois avouer que j'ai bien failli passer à coté...tant le groupe et leurs premières compositions n'offraient, à mon humble avis, pas plus de charme qu'une moule en période d'ovulation...Cependant, en juin 1997, les cieux s'entrevirent pour laisser apparaitre "OK COMPUTER", véritable ovni pour l'époque...Un album expérimental, pop et ambient, marqué par une utilisation massive de l'ordinateur lors du processus de création (la piste numéro 7, par exemple, Fitter Happier, est entièrement chantée par une voix artificielle, créée par le logiciel MacinTalk Pro spoken text sur un Power Macintosh d'Apple.) tout en conservant une base rock nerveuse, parfois violente, souvent sombre et toujours mélodique...

Radiohead - OK Computer (1997)

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1. "Airbag" – 4:44
2. "Paranoid Android" – 6:23
3. "Subterranean Homesick Alien" – 4:27
4. "Exit Music (For a Film)" – 4:24
5. "Let Down" – 4:59
6. "Karma Police" – 4:22
7. "Fitter Happier" – 1:57
8. "Electioneering" – 3:51
9. "Climbing Up the Walls" – 4:45
10. "No Surprises" – 3:49
11. "Lucky" – 4:20
12. "The Tourist" – 5:25

Mon titre préféré de l'album...





On pense peut être a tort que Thom Yorke est Radiohead....Il est vrai qu'on retrouve tous les ingrédients dans son excellent album solo paru en 2006... De nombreuses critiques de l'époque parlent d'un nouveau disque de Radiohead sans les frères Greenwood...

Thom Yorke : The eraser (2006)   

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1. The Eraser
2. Analyse
3. The Clock
4. Black Swan
5. Skip Divided
6. Atoms For Peace
7. And It Rained All Night
8. Harrowdown Hill
9. Cymbal Rush


Cependant, il me semblerait que Jonny Greenwood occupe une place importante voire primordiale dans ce combo oxfordien...Il suffit d'écouter Bodysong, le premier album solo du guitariste multi-instrumentaliste bardé de diplomes de musicologie...Il s'agit de la B.O.F d'un documentaire relatif aux differents stages de la vie humaine. On oscille entre musique classique contemporaine, electro et ambient...Un album de toute beauté que j'ai découvert pour ma part à Amsterdam par une chaude nuit de mai dernier avec en particulier ce titre qui ouvre l'album.


 

Jonny Greenwood - Bodysong (2003).






 





1. Moon Trills
2. Moon Mall
3. Trench
4. Iron Swallow
5. Clockwork Tin Soldiers
6. Convergence
7. Nudnik Headache
8. Peartree
9. Splitter
10. Bode Radio/Glass Light/Broken Hearts
11. 24 Hour Charleston
12. Milky Drops From Heaven
13. Tehellet



A noter que son frère Colin est crédité sur l'album en tant que bassiste et programmateur.


Deux ans plus tard, le talentueux guitariste compose une pièce pour orchestre à cordes pour la trés noble et trés respectueuse BBC. La chose est enregistrée à l'église St Paul de New-York.

À noter aussi, pour 2005, son apparition dans le film Harry Potter et la Coupe de Feu dans le rôle sur mesure du chanteur-guitariste du bal de Noël à Poudlard.
En 2007, Jonny Greenwood se charge de la B.O.F de There will be Blood en confirmant son attirance pour le classique. Il s'agit d'une œuvre sombre et hallucinée.Cependant, elle démontre le véritable talent de cet artiste complet qui se cache derrière cet image de guitariste "shoegazer" 




Pour les fanas de matos, je conseille la page suivante qui détaille tout le matériel utilisé par Jonny...Un vrai régal!!!

Steve Kilbey (le chanteur et bassiste de The Church) et Martin Kennedy (la tête pensante du collectif Down-tempo/Ambient/Indie pop australien All India Radio) viennent de sortir Unseen music and unheard words après trois ans de gestation. 12 chansons aux charmes atmosphérisques qui oscillent nonchalamment entre rêves éveillés et plongées en domaine orinique profond bercées par la voix chaude et mystérieuse de Mr Kilbey...<a href="http://stevekilbeymartinkennedypresent.bandcamp.com/album/unseen-music-unheard-words">Maybe Soon by Steve Kilbey & Martin Kennedy Present</a>
Un unique concert fut donné le 10 septembre dernier à "the toff" à Melbourne avec la participation exceptionelle de Graham Lee à la pedal steel...Tout de suite, un bref aperçu des coulisses de cet événement...

Et, comme un bonheur ne vient jamais seul, maintenant la setlist officielle du concert agrémentée des accords des morceaux (http://weatheredandtorn.blogspot.com).
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