Après Supernature, back to nature. Telle pourrait être l'accroche pour le quatrième album du flamboyant duo électro britannique qui confirme, outre sa classe folle, sa capacité à surprendre, à se réinventer. On s'attendait à une suite, au risque de la redite, de leur épatant opus glam-disco Supernature (avec son irrésistible tube bêta Ooh la la), il n'en est rien. Seventh Tree est même tout l'opposé. Comme si Alison Goldfrapp et Will Gregory étaient revenus sur leurs pas, c'est-à-dire à Felt Mountain, l'album qui les révéla dans toute leur potentielle diversité en 2001. Adieu paillettes, boules à facettes et ambiances de dance floors décadents, place à des mélodies et à des sons plus purs, plus organiques, inspirés par les arbres et la verdure, les animaux et la nature. Avec, tout de même, cette forte touche de mystère et de fantastique que la littérature et le cinéma britanniques ont toujours su si bien cultiver...
Car si la vénéneuse et impénétrable diva (rare objet d'admiration revendiqué par la vamp Madonna) a troqué sa défroque de Lili Marlene glaciale pour celle d'une hippie chic bucolique, elle demeure fidèle à son art de distiller cet érotisme distant et équivoque qui fait tout son attrait.
Le tube de l'album "A&E"
Mais Seventh Tree ne séduit pas simplement parce que son concept est audacieux et culotté et que je l'ai découvert par le biais du blog de Steve Kilbey. Goldfrapp et Gregory ont surtout composé de bonnes chansons d'un folk orchestré (guitare acoustique, harpe, orgue et synthés bricolés) qui évite les pièges de l'easy listening indolore ou de la chansonnette filasse (deux genres qui font, hélas, florès aujourd'hui). La preuve en image avec "Clowns"et "Monster love".
Entre harmonies 70's kitsch à la New Seekers et le swing sixties aérien et psychédélique d'une Julie Driscoll ou d'une Dusty Springfield, Alison explore, sans jamais en faire trop, toute l'étendue de son registre vocal. Seventh Tree est une invitation à prendre l'air qu'on aurait tort de décliner comme dans le morceau "Little bird".
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